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(répères biographiques établis par Magali FRANCESCATTI avec la complicité de Pierre MANUEL et corrigés par Jacques CAPDEVILLE)
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Pont-Aven, L’Estaque, Collioure, Céret… L’histoire de l’art moderne emprunte souvent la route de villages ou dans le cas de Jean Capdeville, la crête des mas...
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1917 : Jean Capdeville est né le 13 septembre 1917, au mas de Saint-Jean l’Albère (Pyrénées Orientales - P.O).
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1918 : Son père, Robert Capdeville, mobilisé au Fort de Bellegarde du Perthus, meurt au champ d’honneur.
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Suite au décés du père : la mère, les deux garçons et le reste de la famille (son grand-père et sa tante) s’installent à Céret après avoir vendu le mas. Une fois scolarisé, Jean est placé en internat, d’abord à Céret puis au Lycée Arago à Perpignan.
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1937 : Après une période pendant laquelle, il commet quelques frasques de jeunesse qui plus tard lui inspireront la série des "Burlesques", à l’âge de 20 ans, il est appelé au service militaire avant de s’engager, selon ses propres termes, "pour tuer le temps".
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1945 : Après quatre années de captivité en Allemagne, il revient à Céret. Très abattu, sans projet ni énergie, il s’inscrit à un cours de dessin par correspondance. Ce sera son seul apprentissage artistique. Il commence à peindre en autodidacte : "je me sentais vulnérable et sans défense, et la peinture était pour moi comme un bâton d’aveugle. Une façon de rester debout".
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1947 : S'installe quelques temps à Oms, chez son frère. Une grande connivence entre, ils forment selon Jean "un drôle de ménage"
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1947 : Il découvre la peinture romane
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1948 : Jean Capdeville fait sa première exposition à la mairie de Céret. Il peint des vues pittoresques : "le pont du diable", les venelles typiques du vieux Céret… Un de ses amis, Victor Craste, instituteur à Céret, amateur d’art, l’incite à lire Simone Weil.
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1950 : Il voyage à Barcelone et à Paris. A Barcelone, il prend contact avec de Fontaines, directeur de l’Institut français, grand amateur d’art contemporain, qui lui fait connaître la nouvelle peinture et le présente, entre autres, à Antoni Tàpies. A Paris, il rencontre Alain Cuny et le directeur de la Galerie Maeght, L.G. Clayeux. Michel Tapié l’encourage dans son travail.
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1949 : Naissance de son neveu et filleul Michel
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1953 : Naissance de son neveu Jacques Capdeville
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Au milieu des année cinquante : Il abandonne le lyrisme des paysages et se laisse influencer d’une part par la lecture de Simone Weil, d’autre part par l’humour et le jeu. Les toiles de cette période sont désignées comme "Les burlesques". Graffiti, collage, caricature font référence au monde réel et le grotesque en conjure l'effroi.
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A la fin des années cinquante : Le paysage redevient un axe essentiel de sa peinture mais les allusions figuratives (cours d’eau, flaques lumineuses, etc.…) se font discrètes. La peinture s’allège, se fait aérienne, presque abstraite.
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1960 : Chaque année, Capdeville passe un ou deux mois à Paris pour travailler à l’atelier de gravure de la Galerie Maeght où il réalise lithographies et eaux-fortes. Vivre à Paris ne lui convient pas et il aspire à revenir à Céret.
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1965 : Derrière le Miroir (N°150) rassemble les " 5 peintres et un sculpteur " qui exposent à la Galerie Maeght. Georges Badin y préface le travail de Jean Capdeville : " il a la patience obstinée des gens de la terre où il vit. Il se nourrit de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent sous ce même ciel : sorcier d’un territoire solidaire de ses forces d’inspiration…. Sa peinture donne vie à une lumière déliée, en suspens, radiante… ".
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1967 : Première exposition au Musée d’Art Moderne de Céret.
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1968 : Il expose 25 eaux-fortes (1963-1966) au Musée de Brest. Le conservateur, René Le Bihan, le compare à Joan Miró, allant jusqu’à écrire : " Chez Miró, l’expression graphique ou peinte présente des formes courbes, des taches éclatantes et des arcs nerveux… Joan Miró s’affirme le maître de la féérie colorée et de l’intensité lumineuse... Capdeville, de son côté, dit sur un ton grave la souplesse d’un mouvement… Il y a chez lui une grande réserve, une sérénité nourries de la grandeur éphémère des paysages dans lesquels il se meut avec une virtuosité tirée de la nature. Il nous parle de l’enchaînement du temps et de sa cadence inéluctable ". Jean Capdeville avoue : " Un des axes qui ne m’ont pas quitté lorsque j’ai fait ces gravures, c’est le contact avec les choses que j’avais à proximité. Je dessine beaucoup, de préférence sur la rive du fleuve : sable, eau, traces… " Une série de choses qui disparaissent au premier coup de vent, alors que l’ombre et la lumière du Tech ou de la Rivière, si larges et si proches, ont été à l’origine de ces dessins, crayons en main. La préoccupation pour l’éphémère, liquide ou aérien, et cet intérêt pour le jeu passager de cet élément sur une terre mal consolidée est constant dans ses eaux-fortes.
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Fin 68 : La crise picturale qu’il traverse depuis un an s’aggrave : il abandonne la deuxième série de paysages et s’intéresse aux graffitis, aux chiffres, à la lacération de la toile. Il s'éloigne de la galerie Maeght et cesse de se rendre régulièrement à Paris.
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1969 : Il participe, à la Galerie Daniel Templon, à l’exposition collective : " Interférences poètes - peintres ". Réalisation du livre « Places », avec G. Badin, édité par Gaston Puel.
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1969 : le noir se dévoile.
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1970 : Se lie avec "les Francescatti".
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1972 : Rupture avec la galerie Maeght.
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1973 : Exposition de gravures à la Galerie Thérèse Roussel, Perpignan
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1974 : Expostion à la Galerie Athanor, Goethe Institut, Librairie Touriale, à Marseille
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1974 : Exposition personnelle à la Galerie Noella Gest, à Saint Rémy en Provence. "S'il ne vend pas, je les acherais toutes sans qu'il sache que c'est nous" Robert Capdeville, son frère.
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1974 : Livres manuscrits et gouachés avec Jacques Dupin, Yves Peyré, Simone Weil.
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1974 : La santé de sa mère décline.
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1975 : Nouvelle exposition au Musée d’Art Moderne de Céret : Jacques Dupin préface le catalogue. Il met en avant les lacérations, les déchirures et les entailles « qui défigurent la toile, commandent l’acte de peindre et obligent le peintre à retrouver la matérialité textile du support ». En réalité, les lacérations, déchirures et entailles mettent en évidence une lutte sourde contre lui-même ainsi que des tensions intérieures non résolues.
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1975 : Participation à une exposition collective chez Noëlla Gest.
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1976 : Exposition de livre à la Bibliothèque nationale à Paris.
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1976 : Interrompt ses séjours à Paris, en partie à cause de l'état de santé de sa mère
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1977 : Exposition collective à la Galerie Noella Gest " Dire en papier "
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1978 : Sa mère meurt. Pendant un an, il arrêtera de peindre.
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1978 : Expositions au musée Hyacinthe Rigaud à Perpignan, à la Galerie Hilbur à Karlsruhe,
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Après 1978, Jean Capdeville décide de ne plus exposer dans des galeries commerciales mais seulement dans des musées, fondations ou centres culturels
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1979 : Durant l’été, il expose au Château de Castelnou une série de grandes toiles sur lesquelles il reprend des fragments de textes
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1980 : Exposition à l’Université de Toulouse le Mirail
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1983 : Exposition à l’Institut français de Barcelone, sous l’égide de son directeur, Christian Delacampagne. Présentation au Musée de Céret du livre "El tretze Vents".
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1985 : Exposition à la Fondation Cassan, à Roujan (34). Jacques Beauffet, Conservateur du Musée de Saint Etienne décrit sa peinture comme "déterminée par une aspiration puissante, contenue par un idéal de pureté et de permanence".
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1987 : Naissance de sa filleule, Mathilde
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1988 : Exposition au Musée de Céret et au Château de Collioure. Joséphine Matamoros lui consacre un long entretien.
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1988 : Baptème en la chapelle de Reynés de sa filleule, Mathilde
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Fin 1993 : Annonce de la maladie de sa filleule, Mathilde
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1996 : Il participe à l’exposition « L’Image prise au mot », en hommage à Jacques Dupin, à Gravelines.
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1999 : Exposition des livres de l’artiste au Palais des Congrès de Perpignan
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2000 : Il participe à l’exposition « Hommage à Simone Weil » à la Maison des Mémoires, Centre Joë Bousquet, Carcassonne.
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2002 : Exposition "Hommage à ma mère", au Fort de Bellegarde au Perthus.
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2003 : En raison de difficultés de déplacement, il décide de ne plus retourner l’été au Mas Favol et d’interrompre ainsi un rythme de travail, répété depuis des années : toiles peintes l’hiver, dans la maison-atelier de Céret ; œuvres sur papier, l’été dans la montagne.
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2006 : Il participe à l’exposition "peinture et poésie", organisée par la Bibliothèque publique de New York.
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2007 : Exposition "Un peintre et des poètes" à la Maison des Mémoires, Centre Joë Bousquet, Carcassonne
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2008 : «"Jean Capdeville, 60 ans de peintures ", Perpignan Capitale de la Culture catalane 2008, Couvent des Minimes, Musée Hyacinthe Rigaud, Chapelle du Dévôt Christ
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2008: Participe à l'exposition consacrée à l'éditeur Jean Lissarague à la Maison des Mémoires à Carcassonne
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2009: Jean Capdeville est nommé au grade de Chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres par Madame Albanel Ministre de la Culture et de la Communication au titre de la promotion du 1er janvier 2009
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2011 : Décés de son frère, "son vieux complice", Robert Capdeville avec qui Jean Capdeville habitait ses dernières années.
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2011 : Jean Capdeville s'éteind au soir du 30 juillet à Céret. Les obséques ont lieu le 2 août en l'église Saint-Pierre à Céret. Il repose au cimetière de Céret où la famille, les proches et Pédro Soler et sa guitare lui ont rendu un dernier hommage.
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"Le relief trésaille, qui a débusqué la paix ? Un homme descend, le grand bâton du savoir à la main, il heurte le sol avec science, il doit s'entendre à danser les mots, il passe son chemin sans questionner ni attendre, avec lui s'évapore une part du mystrèe que nous espérions. Des voiles de brumes l'enveloppent, il disparaît sur la sente qui mène au rien" Yves Peyré in L'horizon du monde
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